Comment j'en suis arrivé là, moi ? Je me suis réveillé la tête dans les caillasses, sur une plage. Ok, tout allait bien, je pense. Je n'avais aucun souvenir du pourquoi du comment. Parfait. La forêt, j'y connais rien. Super. De plus, y'a plein d'autres personnes avec moi. Je me sentirai pas seul, c'est au moins ça. Parlant de solitude...

OÙ SONT PASSÉS MES GANTELETS !!!

C'est un cadeau de mon père, ils doivent bien être quelque part, ça ne fait aucun sens, des gantelets ça disparaît pas comme ça. Ne dramatisons pas, Amon. RÉFLÉCHIS BORDEL ! Réfléchir, réfléchir, je suis nu comme un ver, pas de problèmes avec ça. Ah... mon tome. Je l'ai perdu aussi. Bon bah, on y peut rien. Si je suis si trempé, c'est que la mer m'a recraché, complètement dévêtu. Ce qui veut dire que...

MES GANTELETS SONT PASSÉS À L'EAU !!!

Qu'est-ce que je vais pouvoir bien faire. Papa, je suis désolé, je suis une totale déception pour toi. Je mériterais de me donner la mort ici et maintenant ! Je... j'ai perdu tes gantelets. Mon cerveau réfléchi trop, j'ai mal à la tête et aux poumons. Il doit me rester de l'eau dedans. Y'a trop de gens, trop d'événements qui s'enchaîne. Je... ne... peux... plus... réfléchir...

Mes très chers petits gantelets. Pardonne-moi, papa. Je suis... qui suis-je ? Où vais-je ? Que fais-je ? Perdu... j'ai perdu mes gantelets. Perdu... mes gantelets. Mes gantelets. Perdu. RAAAAAAAHHHHHHH !

Je suis couvert de honte ! Il ne me reste plus qu'à m'enfoncer la tête dans le sable jusqu'à asphyxier et mourir honteusement. Désolé, papa, je t'ai déçu. Je n'ai pas pu devenir l'homme viril et musculeux que tu t'attendais tant que je soit. Adieu.

Plop

Et voilà que Amon s'enfonça la tête dans le sable, tel une autruche qui a peur...



Halloween

« Ouch !! »

Alors qu’il remuait afin de se libérer de ce énième kidnapping, Sôh-Mon, petit poisson auparavant prisonnier échoua avec toute la grâce d’une… Baleine -une baleine svelte, mais une baleine quand même- au pied d’un arbre. La chute fut plus douloureuse pour lui, car le sable était moins présent. En se frottant son menton endolori par la chute, il tenta de se relever. Mais c’était sans compter un kitsune furieux comme pas deux… Sans pouvoir répondre quoi que ce soit sur le moment, il ne pu que subir les hurlements de Xingyún dans son oreille. Et son ouïe fine ? Adieu… Il n’en restait plus que des grésillements désagréables.
Se rendant compte qu’il s’était peut-être trompé sur la nature des relations entre… L’homme sourd qui avait disparu… Et le kitsune, il haussa les épaules et tira la langue au gueulard. Il avait eu tord oui… Mais se coller nu aux gens et leur crier dessus, ce n’était pas mieux non plus !
Enfin, maintenant qu’il était libre de ses mouvements, il se releva à l’aide d’un tronc et décida de s’enfuir en profitant de l’intervention d’un autre nouveau venu.

« Si tu veux que j’utilise ton nom, utilise le mien d’abord ! »

Il regarda ensuite le blondinet, il le regarda bizarrement en se demandant si lui aussi, ça ne le gênait pas de se faire coller par un Xingyun à poil, puis il balaya cette image horrible de son esprit et commença son dur périple en boitillant, son corps toujours habillé d’un simple bandeau de tissus situé au niveau des hanches. Seul son popotin et le devant était couvert, mais c’était suffisant, pour le moment. Tant qu’il ne croisait pas de femmes, et que la nuit ne se révélait pas trop fraîche.

« Quoique… il faudra que je me protège de la piqûre des insectes… On ne sait jamais… »

Tout en parlant à voix haute, une vague odeur lui prit violemment les narines. Il ne se souvenait plus de sa provenance, mais EN REVANCHE, il savait qu’il se devait à tout prix de l’éviter. Et alors qu’il faisait demi-tour pour aller plus en avant de la plage pour voir si comme lui, des personnes se trouvaient en détresse, coincés entre les débris et les vagues brutales de la mer, il aperçut… Un…

. . . Un spectacle assez dégoûtant. Ce n’était ni plus, ni moins choquant que celui de Xingyún en train de coller son… Service trois pièces contre son dos. Il avait déjà vu des hommes nus, et il en était un lui-même. Mais quand même… Que faisait ce mec, les fesses exposées au soleil, la tête dans le sable ?...
… LA TÊTE DANS LE SABLE !!
Il n’en fallu pas plus pour le petit Saumon pour boitiller encore plus vite jusqu’au jeune homme, dont il ne connaissait pour le moment que le derrière, afin de le retourner en espérant avoir affaire à un blessé qu’il pourrait soigner, et non un cadavre…




Halloween

De la lumière ? Je vois la lumière si chaleureusement venir à moi. Est-ce ça l'après vie ? Mes yeux parviennent difficilement à s'acclimater au soleil, je sens une présence à côté de moi. Petit, cheveux bleus, l'air très inquiet. Je ne suis donc pas mort, mais sauvé par un petit bonhomme à poils. Enfin, si on peut dire qu'il y ait du poils entre ses jambes... Je me frotte les yeux allègrement, riant de bon coeur, prenant le petit bonhomme dans mes bras. À le regarder de plus près, mais oui ! C'est bien lui, SAUMON !!

Ne serais-tu pas par hasard le fameux petit Saumon ? J'ai entendu parler de ton combat dans l'arène, je n'ai pas pu y assister, étant arrivé longtemps après ta prestation, mais j'ai eu ouïe dire que tu es un petit prêtre maîtrisant l'eau ! Merci de m'avoir secouru. J'ai une dette envers toi.

Il avait l'air assez bien bâti malgré sa petite taille microscopique et que dis-je de ce qu'il y avait un peu plus bas. Je n'ai pu m'empêcher de lui faire mes excuses. Toujours les yeux rivés sur son moignon pendouillant, je remarquais qu'il boitait de la jambe. Une blessure ? Pas de problème ! Amon est là pour te porter secourir petit Saumon ! Je me dois de rembourser ma dette convenablement envers ce nouvel ami.

Attends-moi ici, je vais chercher de quoi t'aider à supporter la douleur ! Je ne serai pas très long.

5 minutes plus tard...

J'étais de retour avec plusieurs branches de taille différente. Déchirant ce qu'il restait de ma capuche, je fis un arrangement de branches et de tissus que j'enroulais autour de la jambe de Saumon.

Attention, ça va faire mal.

Et je serre très fort. Petit cri de douleur venant de sa part, je m'assure que tout est bien fixé. Et puis voilà ! Satisfait, je viens m'asseoir à côté de lui.

En passant, moi c'est Amon, l'homme-bouclier ! Enchanté d'enfin faire ta connaissance, petit Saumon. Je ne connais pas trop la situation dans laquelle nous sommes, mais on est bien mal barré là. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de rester aux côtés de ces deux fous là-bas.

Je pointais l'étrange homme renard et celui bourré de cicatrices, quoi que celles-ci m'attirèrent beaucoup. Il nous fallait trouver des personnages plus compétents. Je pris Saumon dans mes bras musculeux. Je te tiens, l'ami ! Et nous voilà partis à la course en direction de... bah de je ne sais quoi, mais en longeant la plage, nous devrions peut-être tomber sur d'autres naufragés et qui sait, de valeureux combattants prêts à croiser les poings avec moi ! Je devais m'assurer que Saumon tienne le coup, sans trop appuyer sur son attelle. La sécurité de mes amis avant toute chose !

Tiens bon, on va trouver de l'aide, j'en suis persuadé ! Fais-moi confiance, on est amis, n'est-ce pas ?

Je lui ai offert mon sourire le plus convaincant possible.

Halloween

En voilà un visage connu ! C’était plus agréable pour sûr ! Son corps se sculptait de façon plus nette. Enfin… Peut-être que tu aurais préféré que ça le soit moins. Enfin, c’est que voir un professeur dans cette tenue vestimentaire bien légère, c’était assez perturbant. Enfin, tu étais pas mieux non plus. Quelle étrange situation. Cela te faisait vraiment rire. Comment ça passerait les prochains cours après cette mésaventure ? Tu voudrais bien le savoir ! Mais déjà faut sortir de là ! En tout cas, celle-ci t’interpella, demandant si tu n’étais pas blessé. Tiens tiens, aurais-tu réussi à rester dans la mémoire de cette dame ? Tant mieux ! Comme quoi à l’arène, tu avais su te faire remarquer ! Ou peut-être qu’elle s’était juste amusée à lire les fiches de tous les étudiants ? Faut-il vraiment comprendre ce genre de chose ? Pour le moment, cela serait inutile. La seule chose qui t’intéressait, c’était sa personne. Parce que tu la connais cette Rémilia. C’est qu’elle a du sang royal en elle. C’est que tes parents adoptifs la respectent beaucoup. C’est une guerrière. Et qui dit combattante dit ? Dit survivante voyons ! Quelle aubaine ! Tu n’avais rien à craindre en étant avec elle ! Les Dieux, étaient-ils de ton côté ? Oh que oui, tu n’en pensais pas moins. Bon, il fallait donc que tu te montres sous ton meilleur jour face à cette enseignante, pour daigner gagner un peu de ses faveurs :

« Bonjour professeure ! Ne vous inquiétez point, je me porte très bien. »

Dans un langage distingué, tu t’adressais à elle. C’est qu’elle est noble et de ce que tu en as entendu et compris, les nobles sont distingués entre eux ! Rémilia te demande finalement si tu n’aurais pas vu des camarades. Pas besoin de réfléchir pour cela :

« Non ! Vous êtes bien la seule et unique personne que j’ai vue depuis mon réveil ! Et- »

Et si c’est pour voir d’autres gens à moitiés nus ce n’est pas plus mal de voir personne d’autre !

Oula. Fallait te retenir de dire ça. Il ne fallait pas la vexer celle-là. Elle est importante pour ta survie ! Euh… C’est que c’est une enseignante ! Plus un membre de la famille royale, ce serait embêtant qu’elle ne t’apprécie pas. Finalement, la garantie de ta survie t’affirmait qu’il ne fallait pas rester à la vue de tous et chercher de l’eau. De l’eau y en a à perte de vue, mais pas sûr que l’eau de mer soit une bonne idée. Cependant, sa phrase te laissa perplexe. Elle semblait avoir croisé quelqu’un. Plusieurs peut-être ? Intéressant tout cela, mais tu garderas cela pour toi :

« Je vous suis madame. Pour vous avouer, je n’ai jamais expérimenté la survie sur une île sauvage alors je ne sais point à quoi m’attendre. Cependant, je pense que tout devrait aller pour le mieux vu votre identité ! »

Autant lui faire des compliments au cas-où.

Halloween

Alors que tu boudais dans ton coin, les oreilles en arrière, écoutant les bruits aux alentours, tu finis par détendre un peu tes épaules. Il y avait moins de bruit, mais ce n’était pas pour autant reposant. En fait, tu aimais l’animation et hurler comme un dératé, tu aimais bien quand on s’occupait de toi, et quand Ryo faisait attention à ta présence. Or, là, il était saoulé, il avait faim alors il s’en foutait totalement que tu sois compris ou non. Alors tu étais vexé. Énormément en fait. Plus que tu ne voulais bien l’admettre.

L’algue bleue se fit accaparé par un type que tu ne connaissais pas, une voix du moins, parce que tu n’y accordas absolument pas un regard. Lucian ne semblait pas concerné par ce qu’il se passait non plus. Ta présence n’était donc plus nécessaire ici, tu te levas en silence et t’éloignas à ton tour de toute cette foule qui commençait à te mettre mal à l’aise. C’était comme être en compagnie des sbires de ton frère aîné, on te jugeait de tous les côtés, et c’était loin d’être amusant.

Tes pieds nus foulaient alors le sable chaud. Ton corps semblait brûler de l’intérieur même si tu n’étais pas vêtu, apparemment ta tenue vestimentaire posait problème, même si tu cachais le nécessaire. Bah tu irais plus loin, tant pis. Après quelques minutes de marche tranquille, soupirant plusieurs fois, tant la chaleur était étouffante, le soleil haut dans le ciel, et ta bouche plus que sèche à cause du sel qui avait été dans ta cavité buccale, tu trouvas un coin à l’ombre. Caché des yeux de tous, tu allais bouder dans ton coin, pour te faire oublier, tu irais chercher à manger quand ils ne seront plus là, où quand ils auront trouvé mieux à faire.

Tu poussas quelques branches épineuses du sable, pour enfiler le bas de ta tunique et serrer les manches autour de ta taille. Tu allais protéger tes fesses avant de t’asseoir à même les grains tout de même, tu tenais à tes fesses, et ton confort. Sous l’immense feuille d’un palmier penché vers la mer, tu profitas des premières secondes de sable frais sous tes fesses, avant que le tout ne prenne la température naturelle de ton corps.

Il fallait que tu trouves à manger, à boire, et quelque chose pour passer le temps, ce serait vraiment l’idéal pour que ton cauchemar se termine au plus vite.

Halloween

Il serait faux de dire que tu n’avais pas remarqué le comportement de Petrushka. Si tu n’avais pas eu de réelles réactions de sa part, et bien le Capitaine lui au moins en avait. C’était presque si elle rougissait dis donc ! Tu avais envie de rire un peu, ce fut d’ailleurs fait dans la plus grande des discrétions. Histoire de ne pas te prendre un coup de bâton sur le haut du crâne. Ceci dit, tu appréciais qu’une partie de ta famille soit réunie, tu espérais que les autres étaient quelque part, perdus et non morts sur la plage ou noyés au fond de l’océan noir et froid. Tu chassas bien vite ces pensées de ta tête, te reconnectant à l’instant présent. Lorsque Woon tenta de motiver ses troupes, ça a eu le don de te redonner la pêche, tu le lâchas rapidement, pour inspecter des yeux Slaine, sous toutes les coutures. C’était ton petit protégé, il fallait que tu y fasses attention quand même. Du coup, tu faisais le tour de Slaine, pour observer, d’un sourcil relevé, toutes les petites blessures qu’il pouvait avoir.

Ton attention fut portée sur le petit crabe qui allait passer au bûcher avec Petrushka, qui se léchait littéralement les babines à sa vue. Tu pris une mine totalement choqué, mais cela te rassura presque lorsque Slaine l’empêcha d’en faire son goûter. Tu ne laissas pas seulement les mots de ton adorable pirate flotter dans le vent, non, tu attrapas bien trop rapidement le crabe. Tu fronças les sourcils vers ton cher Capitaine. « On ne me donne pas à manger de cette façon ! » Et puis tu pointas ton doigt seulement quelques secondes vers Pepe. « Tu te venges ? Alors que je t’ai réveillée ? Je suis vexé Pépé. » Tu pris une moue boudeuse, fausse, bien sûr, et prêtas une oreille attentive aux paroles de ton capitaine.

Tu acquiesças tout simplement ses paroles, après tout, c’était comme un évangile, tu te devais de lui obéir, il t’avait prouvé que tu pouvais compter sur lui, et inversement. Tu caressais la carapace solide du crabe, et commenças à regarder autour de toi, cherchant un moyen, un truc pour cacher Petrushka et son corps … Squelettique. Son odeur se faisant moins infecte que d’habitude, tu ne pouvais cependant rien faire. D’habitude tu avais toujours un parfum, ou au moins quelque chose pour masquer mais là … Tu devais t’en remettre au sable et à la mer. Tu remerciais d’ailleurs les éléments de l’avoir douchée. Soma seul savait quand est-ce qu’elle avait pris une douche pour la dernière fois.

Halloween