Tu avais beaucoup trop mal au crâne. C’était si désagréable. Comme si tu t’étais pris un énorme coup sur la tête. Tu poses ta main sur ton front, là où là douleur se trouve. Sur tes mains, tu y vois un peu de sang. Tu ne t'étais pas raté faut croire. Avec un peu de mal, tu te relèves. Bon, tu allais devoir faire avec. Fait maintenant comprendre la situation. Tes yeux essayent un peu de s’habituer à la lumière. Le soleil tape incroyablement, fort. Tu te relèves. Constate ton manque de tissus, tu te dis tant pis. Mais tu constates surtout ta solitude. Cette plage immense. La belle mer et la forêt derrière. Et, dans cette situation étrange où tu ne sais même pas comment tu as fini ici. La seule chose qui te viendra en tête, c’est : ah, le vent est agréable, y a un beau paysage, j’espère qu’il y a des pommes ici. Et oui. Toi, tu te dis île déserte vu qu’il y a personne. Mais une île avec pleine de ressources !

Tu as beau être une quiche en orientation. Mais tu es un très bon chasseur et tu as toujours su utiliser tes mains. Combiné à ton endurance, tu pourras très bien fabriquer des armes et tous les ustensiles qu’il te fallait. C’était ça d’avoir grandi dans une famille d’agriculteurs. D’avoir grandi à la campagne. Sous bien des angles, tu pouvais te débrouiller. Et puis ton calme à toute épreuve faisait que la situation te laissait tout simplement de marbre. Cela ne servait à rien de s’affoler. Tu avais vraiment aucun souvenir de comment tu étais arrivé ici. Tu dus te prendre un rocher sur la tête à ce niveau-là. Pour toi, si tu devais prendre du recul sur la situation : tu étais parti en mission seul, une tempête à eu lieu, tu as fait naufrage et te voilà seul sur cette île. C’était une théorie quoi. Bon, tu saignais encore un peu, tu avais vraiment mal de partout, mais pas le temps de se morfondre, fallait découvrir un peu les lieux.

Alors, tu t’avances dans le sable. Ignorant pour le moment tes douleurs et égratignures. Tu continues d’avancer et puis là, tu te figes. Une scène bien étrange se présente à toi. Non non, le fait que tu ne sois pas tout seul ne t’alerta pas plus que ça. Compliqué de se faire ce genre de réflexions en voyant ça aussi. Ton camarade gardien nu, avec un autre homme inconnu du bataillon tenant un pauvre garçon qui semblait bien gêner. T’y comprenais rien et tu entendais mal alors tu ne pouvais que te rapprocher pour essayer de comprendre. Et puis que faisais Xingyun ici ? Tu n'étais pas en mission tout seul ? Ce fichu mal de crâne. La théorie tombe à l’eau :

« Xingyun ? Euh, qu’est-ce qui se passe ici ? »

Il était temps de se poser la question oui.

Halloween

Lorsque tes yeux captèrent la silhouette de Yulliah, tu ne pus empêcher un soupir de soulagement de s’échapper de tes lèvres. Tu lui adressas un sourire un peu embarrassé. Te retrouver aussi faible, et aussi démuni face à cet énorme bleu sur ton genou, cela te mettait dans un état de victime. Tu n’aimais pas cela, mais tu devais faire avec malheureusement. Ayant conscience que tu avais besoin qu’on te tienne debout, tu attendis simplement. Tu savais que Yulliah n’était pas comme toi, et que ses priorités n’étaient pas … Vivantes. Il te confirma alors tes pensées en parlant de détrousser les cadavres potentiels, et tu ne pus retenir tes yeux de rouler, avec un petit sourire au coin de la bouche. « Yulliah, s’il vous plaît, pourriez-vous m’aider à me relever ? Je crains ne pas avoir beaucoup de … »

Une autre présence te coupa dans ta phrase, ton attention se dirigea alors vers le corps d’une jeune femme, aux longs cheveux noirs, un peu décoiffés, mais à la beauté rare. Mine de rien, ton cœur loupa un battement en remarquant sa tenue dévoilant ses formes et sa peau claire. Tu te raclas la gorge, te forçant alors à détourner les yeux, même lorsqu’elle fut juste à côté de toi, et qu’elle te demanda si tu étais blessé. « Je ne parviens pas à me lever. » Tes joues prirent une couleur plus rosée qu’à l’accoutumée. Tu pensas à lui demander si elle allait bien, mais elle donna de l’attention à Yulliah, ordonnant d’un ton froid son aide pour te soulever. C’était vrai que, à elle seule, c’était chose compliquée. Tu ne te voyais pas t’appuyer sur sa carrure féminine. Il ne manquerait plus que vous tombiez tous les deux et que vous vous fassiez encore plus mal …

« Yulliah, voulez-vous bien nous aider, je vous prie ? » Tu étais vraiment embarrassé, tu suppliais même ton récent ami du regard, qu’il ne te laisse pas totalement seul avec cette jeune femme peu vêtue. Tu devais trouver une solution pour elle, mais dans un premier temps, le mieux était que vous bougiez dans un coin un peu plus à l’ombre, histoire que Yulliah ne devienne pas une tomate mûre à cause du soleil. « Je suis navré d’être un poids … J’espère ne pas être trop lourd. » Tu glissas donc ton bras autour des épaules frêles de Tharja afin de t’aider, attendant patiemment que le petit corbeau aille jusqu’au bout de sa démarche. Parce que s’il était venu vers toi au départ, c’est qu’il comptait te donner un coup de main, non ?

Halloween

Son réveil ne fut en rien étonnant, non, tu t’étais attendu à ce qu’elle râle, comme à son habitude. Tu l’aimais bien malgré son caractère de cochon, et tu osais espérer qu’elle t’appréciait quand même un peu. Tu lui laissas le temps de se lever, de te voler le bâton de fortune que tu avais trouvé un peu plus loin, sans rien dire, parce que bon … Elle parlait déjà assez pour dix, et puis tu étais occupé à te boucher le nez. Après sa première tirade, tu te contentas de hausser les épaules, tu n’en savais pas plus qu’elle en fait, tu maintins bien évidemment ta respiration coupée (même si son parfum malodorant était un peu camouflé par l'odeur de la mer). Au moins, ton nez quoi. C’est qu’elle avait pris son temps pour se lever la vieille, tu te reculas d’un pas lorsqu’elle commença à s’agiter un peu, pour t’accuser d’avoir voler son bâton de magie. En réalité, tu aurais préféré une farce, cela aurait été moins pénible. Tu ne savais même pas comment lui dire, d’ailleurs, tu n’avais pas besoin de fouiller tes poches pour savoir que tu n’avais plus ton kunaï si spécial. Tu pris un air abattu quelques minutes, sans lui répondre, parce qu’en fait, tu n’avais rien à dire. « Ecoutes Pépé … Je ne sais pas où nous sommes, et je n’ai pas caché ton bâton. Je suis désolé … » C’était rare que tu t’excuses, mais là, ça te semblait important.

Alors que tu ressemblais à un gamin perdu au beau milieu de nulle part, tu entendis une voix familière. Tu tournas les talons pour te diriger directement vers eux en sautillant joyeusement. Personne à part ta Petrushka ne pouvait dire que tu avais été complètement démuni, et encore, fallait qu’elle s’en rende compte. T’étais pas sûr. Ton capitaine adoré et ton apprenti préféré se rapprochèrent et la joie te donna presque les larmes aux yeux. Ils n’avaient rien, ils étaient en santé, c’était le principal. Tu ne t’éloignas pas trop de la souillon, parce qu’elle ne devait pas faire sa têtue, et se tirer on ne savait où. Du coup, tu pris Slaine dans tes bras comme un pote qu’on retrouve avec des années, et tu te faufilas au bras de Woon, comme une donzelle qui le drague. Tu lui faisais tes yeux doux, et un air pervers en haussant plusieurs fois les sourcils. Sa tenue allait faire baver Pépé, finalement, tu étais sûr qu’elle n’allait pas vous lâcher pour aller se perdre, ou vous oublier. « ça va, ça va, j’ai réussi à réveiller le rocher, elle dormait comme une méduse morte ! Et vous, ça fait longtemps que vous êtes réveillés? Vous avez vu des trucs utiles ? On est où ? »

Halloween

Ton air renfrogné, tu courus après l’algue vivante qui te fuyait comme la peste. Tu ne comprenais pas pourquoi, tu t’en fichais, mais Ryo l’avait sauvé, le minimum était où ? Tu sautas dessus, pour tomber une seconde sur son dos. Il trébucha, tu te remis sur tes pieds rapidement pour l’engueuler, toujours nu comme un ver. Mais avant que tu ne puisses avoir de réelles réponses, tu te fis soulever par Ryo. Cet abruti avait beaucoup trop de force pour ton bien, tu t’agitas bien évidemment, comme un gamin mécontent et capricieux. Comme un animal enragé. Finalement, comme à chaque fois, tu t’arrêtas, pour te laisser porter jusqu’à un endroit à l’ombre. Décidément, tu te demandais comment Ryo et toi faisiez pour vous entendre depuis ce fameux jour de rencontre, sous la pluie, alors que tu étais blessé pour la énième fois. Tu revins sur terre lorsque l’algue te supplia de demander à ton … Ton quoi ? Tu pris la tête la plus décontenancée et blasée possible.

« Mon quoi ? » Tu t’agitas de nouveau comme un imbécile, pour que Ryo te pose, et une fois chose faite, tu attrapas le peu de vêtements de l’algue bleue pour lui crier dessus. « On viens de te sauver la vie ! Ryo surtout, mais … ET JE M’APPELLE XINGYUN, YUN TOUT COURT SI TU PREFERES ! » Tu t’éloignas ensuite, pour aller t’asseoir à un mètre, en tailleur sur ta queue de Kitsune, histoire d’éviter du sable ou autre dans les fesses, les bras croisés. Tu marmonnas quelques trucs que personne n’entendrait, même pas l’algue, parce que Ryo lui, c’était vite plié.

Tu détournas ton attention sur un autre type que tu connaissais bien. Tu pris de nouveau un air ahuri, mais pourquoi y a autant de gens sur cette plage ? C’était un rendez-vous ou quoi ? Tu te souvenais vaguement de votre dernière rencontre au QG des Gardiens, alors tu ne voulus tout simplement pas lui répondre. D’ailleurs, tu boudais là, alors, qu’on te laisse bouder, ça valait mieux pour tout le monde. Au moins, tu ne cassais pas les oreilles aux gens que tu connaissais, et tu n’irais plus penser à sauver qui que ce soit. MERDE A LA FIN.

Halloween

Yulliah continuait de scruter les potentiels cadavres autour d’eux, en essayant de deviner à l’odeur le nombres de corps. C’était difficile avec l’odeur de la mer, une odeur salée, et forte. C’était presque désagréable pour son odorat développé, mais il allait finir par s’y faire. En entendant le jeune noble s’exprimer, il déposa de nouveau ses pupilles sombres sur son corps amoché. Hm. Décidément, plus il le regardait, plus il avait l’impression qu’il aurait peut-être à retourner le voir pour s’assurer de son état. Non ce n’était pas de l’inquiétude. Mais plutôt de la curiosité ?...

« Hn… »

Tout en écoutant d’une de ses oreilles Ulfhedin, il tendit l’autre. Il percevait des bruits de pas dans leur direction. Plutôt léger. Un poids plume ? Et… L’odeur… Il sentait quelque chose, mais c’était difficile à différencier de l’odeur de poisson et d’algues fortement présente. Heureusement pour lui, il trouva vite d’où venait cette activité. Une jeune femme relativement dévêtue qui s’approcha d’eux. Elle le regarda tout d’abord comme si elle voulait l’attaquer, ce qui le fit sourire.
Oh, il aurait bien aimé l’affronter, mais sans tome… Il y avait un risque qu’il perde l’affrontement, même contre une femme. Après tout, il n’avait jamais réussi à développer ce type de force… Et sa carrure ne l’aidait pas non plus.
Mais Yulliah ne s’en plaignait pas. Tout comme il se ficha de ce que la jeune femme fit, à savoir, l’ignorer.
Au contraire, il se releva, en se disant qu’il allait peut-être finalement pouvoir s’occuper des cadavres plus tôt que prévu. Ah… Bien sûr que non. Il fallait aider. Mais est-ce que réellement, son aide serait la bienvenue ? Il n’avait vraiment aucune force…
C’était ce qu’il allait répondre, sans aucune mauvaise intention en tête, quand il croisa le regard du prince, et ses joues colorées.

« … Je vais vous aider. Il commence à prendre des coups de soleil par les joues. »

Oui, Yulliah avait bien comprit que son ami était gêné de la tenue de la jeune femme. Il trouvait ça amusant, même s’il ne comprenait pas réellement ce qu’il y avait de gênant. Il regarda l’inconnue dans son entièreté en penchant son visage sur le côté sans aucun éclat de désir dans ses prunelles. Gnn… Le soleil commençait à taper fort, il finirait de réfléchir à la pudeur plus tard. Il se faufila rapidement pour attraper le bras de Zero, et attendit que chacun soit prêt à avancer en direction de l’ombre des palmiers.

« Tu devrais te couvrir ? Si Zero est un mâle capable de se retenir, je suppose que dans les survivants, il y aura des personnes moins… Civilisées ? »

Oui il s’adressait à l’inconnue, tout en veillant à servir de béquille à son ami. Ses propos étaient directs, mais vide de sous-entendus. Il ne faisait que le constat. Elle était frêle, et à moitié nue. Lui ne pourrait pas la protéger et Zero… Ne serait pas plus utile que lui dans cet état.




Halloween