My Story

Le vent soufflait doucement sur le village de Daishan, cette brise agréable touchait ta peau délicate et tu chantonnais alors que les seuls instruments qui t’accompagnaient étaient les sons que la nature t’offrait. Tes yeux étaient fermés, tu étais un peu comme dans un autre monde, où un paisible calme régnait. Au loin, tu entendis ton nom, la pause était donc terminée, tu te levas et partis vers la voix qui t’épelait. Toi, petit garçon que tu étais, aussi frêle qu’innocent, tu traversais les champs de daïkons, les habitants étaient en train de s’occuper de leurs champs et toi, tu te hâtas de rejoindre ta mère qui croisait les bras. Alors qu’elle t’apercevait tout juste elle se mis à te sermonner de ne pas faire ton travail et de ne pas aider ton père aux champs, de t’imposer des pauses sans demander, elle semblait avoir compris que tu prenais ton temps quelque part dans l’herbe. La femme qui te ressemblait tant te poussa vers le champ tout en continuant son monologue, tu fis un petit bâillement ce qui l’énerva encore plus, mais, bon peu importe, tu avais juste à te taire et à l’écouter. Ou du moins faire semblant. C’était ainsi avec ta mère, il ne fallait pas la contredire, même pas essayé, car elle était bien trop têtue. Tous les deux, vous arrivâtes aux champs de daïkons, ton père te fit signe pour que tu viennes l’aider, mais, vu ta tête, il comprit bien vite qu’on t’avait déjà fait des remarques. En réalité, ce n’était pas que tu n’aimais pas aider ton paternel ou t’occuper des champs, bien au contraire, c’est juste qu’à chaque fois, tu étais frustré de ne pas pouvoir les manger maintenant. Dès que tu en plantais ou que tu récoltais, cela te donnait faim, tu voulais les manger sans plus attendre. Cette frustration te poussait à vouloir éviter le travail, car cela te déconcentrait et après, tu faisais mal le boulot et on te faisait des remarques… Enfin ta mère. Surtout que là tu devais récolter ces légumes au goût irrésistible selon toi, sans doute car ta mère les cuisine à merveille et que ce sont VOS légumes, dont vous prenez soin et que vous récoltez par vous-même. Dur travail, dur de résister à la tentation, tu devais faire avec, même si on ne dirait pas comme ça, pour avoir de bonnes cultures, il fait bien travailler, tu le savais en voyant ton père et tous les autres habitants. Après quelques heures de travail, enfin le retour à la maison et une bonne récompense avec, de bonnes pommes ! Les pommes aussi, tu aimais, autant que les daïkons à vrai dire ! Il faut dire qu’en réalité, tu aimes tout, tu n’as jamais été compliqué ou quoique ce soit pourtant pour tu ne sais quelle raison tu aimes particulièrement ces deux mets. Ta mère vous accueillit en soupirant que vous étiez en retard, pourtant, elle fit un sourire, un doux sourire. Ton enfance fut des plus tranquilles et agréables, rien de particulier, rien d’intéressant. Ce n’était qu’un quotidien banal, ou tu profitais de la nature, aidais tes parents et les écoutais se disputait pour tout et n’importe quoi à table. Tu avais deux parents têtus, et vu que vous étiez que trois, on te demandait toujours ton avis sur qui avait raison. Toi, tu te sentais mal et tu ne savais pas quoi faire au début, puis à force d’y être habitué tu restais juste blasé devant la scène et tu partais juste quand on te posait la question. Il y avait des années où les récoltes étaient mauvaises, d’autres où tu n’avais jamais goûtés des daïkons aussi délicieux. Une vie banale, au fil du temps tu apprenais comment bien faire des cultures, mais… Aussi à te servir d’une épée. Car cela ne se voyait pas forcément, mais, cette femme au fort caractère était une ancienne soldate qui dut arrêter à cause d’une maladie grave qu’elle avait contracté. Elle t’enseignait ce qu’elle savait, car qui sait, peut-être, un jour, il y aurait une guerre, peut-être qu’un jour, tu seras en danger, tu croiseras des monstres, tu devais savoir te défendre, c’était avant tout pour te protéger qu’elle fit tout cela.

Avec le temps, son état s’empira de jour en jour, tu travaillais de plus en plus pour que ton père reste à son chevet. Cela t’attristait énormément, tu avais un tempérament très calme, tu ne t’exprimais pas beaucoup, car tu ne voulais pas inquiéter tes parents, ta mère bien que forte et colérique voulait avant tout ton bonheur et elle se préoccupait plus des autres que d’elle-même. Tu l’admirais, mais c’était aussi à cause de cela qu’elle s’était retrouvée avec une aussi mauvaise santé. Elle en faisait toujours trop. Tu devais être aussi fort que celle qui t’avais donné la vie, soutenir ton père et aider un maximum ta mère. Ton père t’aimait, mais l’ancienne soldate avait conquis son cœur depuis longtemps et il ne voulait pas la perdre. Pour vendre vos récoltes, tu te proposais souvent pour y aller, vu que tu étais accompagné d’autres marchands et que ce n’était pas bien dangereux. De toute façon tu l’aurais fait peu importe ce qu’on te dirait. Une fois, alors que tu étais allé jusqu’à Orhia, tu trouvas des belles boucles d’oreilles bleues. Cela te rappelait les yeux de ta mère, sans douter, tu t’es dit qu’un cadeau la réconforterait un peu. Ce voyage fut le plus long, malheureusement pour toi en rentrant, ce fut trop tard. Ta mère était décédée il y a quelques jours, l’enterrement avait déjà eu lieu, tu n’avais même pas pu lui dire au revoir. De la culpabilité ? Pas vraiment, en réalité, tu t’y attendais, sa maladie était irrécupérable et elle allait finir tôt ou tard par quitter ce monde. Pourtant, tu aurais quand même voulut lui donner ces boucles d’oreilles. Tu n’as pas pleuré, tu étais très triste néanmoins, la mort, c’est quelque chose de normal. On ne vit pas si on ne meurt pas. À quoi bon se morfondre, cela serait arrivé un jour ou l’autre. De la cruauté ? Non loin de là, tu faisais juste face à la réalité ou du moins, tu es resté inexpressif devant ton père et tout le monde. Si tu pleurais, si tu prenais ton temps à penser à cela, ton père succomberait aussi. Il succombait déjà, ton paternel était tellement triste et encore plus lorsqu’il te voyait, toi qui lui ressemble tellement. Il commença à ne plus rien faire, laisser la vie se passer tel les fleurs qui s’envolent au printemps. Tu travaillais seul, tu ne voulais pas le forcer, tu t’es poussé cependant à bout. Toujours à ses côtés, à t’occuper des champs, à ranger, contrairement à ta mère, il pouvait échapper à la mort. Il le pouvait, mais, ne s’en donnait pas les moyens, il avait perdu toute raison de vivre selon lui. Toi, tu voulais empêcher cela, protéger ce que tu pouvais. Travailler seul était dur, ramener de l’argent aussi, la vie semblait moins amusante, moins facile. Pourtant, petit à petit, il semblait reprendre la forme, te voir travaillé, aussi dur et être aussi dur avec toi-même a dû le réveiller. En réalité, cela faisait longtemps qu’il en avait marre de travailler dans les champs, d’être ici, mais, elle lui avait redonné le moral, redonné le sourire alors sa mort l’avait beaucoup attristé. Il fallut bien plus d’un an pour qu’il se remette à « vivre » pourtant, un jour l’homme mit finalement sa main sur ton épaule pour te dire que cela lui déplaisait de te voir autant te démener pour lui, qu’il voulait que tu fasses ce que tu veux, que tu n’étais pas obligé de rester dans les champs. Toi, tu ne voulais pas le laisser seul, pourtant, il ne cessa de te répéter que c’était bon, que tu pouvais partir et que tout irait bien pour lui. Le voir aussi têtu te rappela ta défunte mère. Ces doux souvenirs te serrèrent la poitrine, il te prit dans ses bras pour te dire quelques mots :

« C’est bon. Tu n’es plus obligé de te forcer. »

Tu compris de quoi il voulait parler, des larmes coulèrent sur tes joues, tu relâchais la pression pour la première fois depuis longtemps. Après quelques minutes, tu repris ton calme, essuyant tes yeux qui avaient un peu rougit, tu lui montras les boucles d’oreilles que tu voulais lui offrir. Tu fis un petit sourire, cela faisait aussi longtemps que tu n’avais pas souri naturellement :

«Je respectais et je respecte encore beaucoup maman. Son fort caractère, sa joie de vivre même si elle était têtue et que vous vous disputiez souvent pour rien. Elle a toujours aidé les autres, elle aurait voulu continuer, mais n’a pas pu à cause sa maladie. Dans mon cœur, j’ai toujours voulu lui ressembler, être une sorte de justicier ? Je ne sais pas trop. »

« Fais ce que tu veux. Si tu aimes aider les autres, aide-les comme tu as pris soin de nous deux. Je suis désolé de t’avoir fait endurer tout cela. Je suis un mauvais père, j’ai été envahi par la tristesse et à cause de cela, tu t’es fait souffrir. »

« Tu t’es déjà excusé. Pas la peine d’en rajouter. »

« Tu es toujours aussi calme. Tu es devenu un homme sérieux et gentil. »

Suite à ses paroles, tu ne répondis pas, tu étais déjà dans un âge bien avancé. Pas encore la vingtaine, mais tu t’y rapprochais. Si tu n’étais pas obligé de rester ici. À quoi bon le faire ? Non pas que tu n’aimais pas être ici, cependant, une « pause » n’était pas de refus. Ton père s’était rétabli grâce à toi. Tu avais pu le « protéger », tu avais pu lui rendre le sourire. Tu en étais heureux, très heureux même. Tu mis les boucles d’oreilles, ainsi, tu ne l’oublieras jamais, tu ne les oublierais jamais, tes chers parents. Tu allais partir, errer sans but précis. Sans doute aller à Nirally bien que tu aimais trop la nature pour vraiment t’en éloigner. Tu ne savais pas trop. Finalement, tu es parti faisant la promesse que tu reviendrais, et lui faisant la promesse que plus jamais il ne se laissera abattre.

Cela faisait longtemps que tu n’avais pas quitté le village, en effet pour ton père, tu t’étais contenté de vendre tes cultures aux autres habitants et aux marchands ou passants qui étaient de passage. C’est alors que tu traversais Alessa, tu croisas une jument, celle-ci était blessée, sans doute un monstre dans la nuit qui s’en était pris à elle. Tu avais quelques soins sur toi et tu les utilisas sur elle, alors que tu partais, bien que boitant légèrement, elle te suivit. Tu ne savais pas pourquoi. Tu l’ignoras, mais, après quelques heures à être suivi par le cheval, tu fis un soupire et tu finis par lui donner un nom, vous étiez désormais des compagnons. Vu que la prochaine ville était un peu loin, tu retournas à Daishan pour la soigner. Ton départ fut un peu retardé, de quelques jours le temps que ça aille mieux cependant, la route allait être plus vite avec Meon. Après un long voyage, tu arrivas à Nirally, sans but. En voyant tout ces gens tu fus mal à l’aise, cela faisait longtemps que tu n’avais pas communiqué avec des étrangers, que tu n’avais pas vu autant de monde. Tu aurais voulu retourné dans l’herbe tranquillement. Le calme te manquait, les champs de daïkons aussi, tu commençais à être fauché. Tu voulais manger, Meon voulait des pommes aussi. Un soupire sortit de ta bouche, c’était déjà bien que toutes tes provisions tiennent et que tu ais assez d’argent pour acheter quelques trucs. Tu avais encore des daïkons, de bons daïkons et des pommes ramassés sur le chemin. Mais tu devais avoir de l’argent, ton regard se posa sur une épée, elle n’était pas forcément exceptionnelle, mais, sa lame semblait tranchante, ta mère voulait protéger ce pays, elle n’a pas pu le faire jusqu’au bout. Tu avais eu des entraînements, pas très élaborés au début, mais, bon au final, tu savais bien manier l’épée. Du talent ? Tu n’y crois pas, c’était juste ta volonté de vouloir ressembler à ta mère. Avec l’argent qui te restait, la vente de tes fruits et légumes et de bonne négociations, tu réussis à acheter l’arme pour rejoindre un certain groupe. Tu avais déjà entendu parler des gardiens, ils veillent sur la population, les protègent. Aider les autres, c’était ce que tu recherchais pour devenir celui que tu voulais être. Pourquoi pas ? C’était ce que tu voulais non ? Tu te renseignas pour trouver le QG. C’est d’une manière aussi simple que tu pus rejoindre les gardiens, aujourd’hui, tu ne protèges pas le peuple accompagné de Meon au nom de Kila ou Soma, tu t’en fiches un peu des dragons bien qu’on t’ai bercé avec ce genre d’histoires, ils n’existent plus aujourd’hui, on fait tous notre propre vie et toi, tu te bats pour toi-même, pour être celui que tu veux être et car, au fond de toi tu as toujours aimé aider les autres.