My Story

Je suis née à Uzuri dans une famille d'esclave. Je n'ai jamais eu conscience de ma différence avec les autres en dehors de ma force. Mon père ? J'avoue ne pas me souvenir de lui, je pense que je ne l'ai même jamais vu. Il doit certainement être mort, mais cela ne m'affecte pas tellement. Pourquoi avoir de la compassion pour quelqu'un que l'on ne connaît pas ? Ma mère quant à elle, elle a fait ce qu'elle pouvait pour que notre situation ne soit pas pire... J'ai été prise en tant que bête de foire dans un cirque, grâce à elle. Mon frère a été mis à des postes différents: servant, esclave, cuisinier, ect.... Le cirque ? J'y faisais un peu de tout, ménage, nettoyage des vêtements, nourriture et autre. Si je ne voulais pas obéir je recevais des coups de fouet, lorsque je devais me transformer en bête aussi d'ailleurs, c'est cette rage en moi qui m'aidais à me transformer. JE devais obéir à mon "maître", si ce n'était pas le cas, je me faisais tabasser et laissée pour morte, on me reprenait si j'arrivais à me remettre des coups. Bien sûr, je n'étais pas l'esclave modèle que je devais être, il m'est arrivé à de nombreuses reprises de me rebeller... Mais pour me faire comprend là où se trouvait ma place, on venait amener ma mère et on la tabassait devant moi afin que je me calme...

Jusqu'à ce jour fatidique... Apprenant la maladie de ma mère, je cherchais de l'aide autour de moi, mais personne ici ne savait nous soigner, personne n'avait envie de mettre de l'argent dans des esclaves malades. Ma mère mourra, entraînant mon frère avec elle. Je devais me produire le soir de leur mort, autant vous dire que ce ne fut aucunement le cas. J'avais une rage tellement profonde que je tuai quelques personnes avant de fuir cet endroit que j'avais toujours connu. Endroit qui m'avait au final apporté plus de peine que de bonheur au final... Le seul bonheur que j'avais était ma mère et mon frère, n'étant plus je n'avais plus aucune raison de me contenir et surtout aucune raison de respecter ces personnes abjectes.

J'avais fui, mais pour aller où au final ? Je n'en avais clairement aucune idée. J'étais totalement perdue, incapable de raisonner et réfléchir convenablement. Je n'avais qu'une envie, c'était de tuer encore et encore. Ce que je fis au détriment des animaux de la faune locale, l'on pouvait retrouver les ossements des cadavres sur mon chemin. Puis vint ce jour, celui où je m'attaqua à un convoi, ne sachant pas qu'il s'agissait des miens, j'attaquais, tuant l'un d'eux sans aucun remord. Je fus alors épuisée, puis emprisonnée, emmenée dans un lieu que je ne connaissais pas. En me réveillant, ce fut un vieil homme qui se trouvait à mon chevet. Je ne le connaissais pas et lui non plus, il m'expliqua que j'étais à Chugon parmi les miens, un mot qui ne prit son sens que des mois plus tard.

Chugon, j'y passais le plus clair de mon temps. Le chef du village prenait soin de moi, il m'expliqua ce que j'étais, Ulfhedin. Un mot qui, chez moi n'avait jamais rimé avec liberté mais avec esclavagisme et fourrure. Nous étions des bêtes de foire, des animaux à mettre en cage ou à tuer afin de faire fortune. Il passa le plus clair de son temps en ma compagnie me formant et surtout m'expliquant à quel point je pouvais être différente des autres autant au niveau de ma rapidité qu'au niveau de mon endurance et il souhaitait clairement que je m’entraîne sur ces points. Quelques fois il m'envoyait avec un convoie pour monter la garde. J'apprenais ainsi à m maîtriser, mais surtout à contrôler mes transformations autrement que par la haine, elles devenaient voulues...

Arriva alors un petit homme connu sous le nom de Sehun. Au début, méfiante envers lui, j'avais finit par l'apprécier. Sa perte de mémoire m'avait semblé louche au début, mais il s'avéra qu'il n'en était rien. Nous l'avions recueilli et traité comme l'un des nôtres tout le long de son séjour parmi nous. Encore aujourd'hui, il lui arrive de revenir me voir, me conseillant sur ma garde-robe, ma façon de me comporter en société, mais surtout de me donner des nouvelles de son équipage. Il avait rejoint des pirates et semblait y avoir trouvé sa place, j'étais heureuse pour lui, même si je ne le montrais pas réellement.

Ma deuxième rencontre réellement marquante fut celle avec Zero, le petit prince se fit alors arrêter lors de ses premiers passages. Il me semblait chétif et indigne d'être dirigeant. Il vint à plusieurs reprises chacun de ses passages me provoquait des souvenirs douloureux de mon petit frère, me rendant incontrôlable et surtout nostalgique. Les visites s’enchaînèrent les unes après les autres provoquant de plus en plus une haine de ma part. En ayant marre de cette situation et ne voulant faire du mal à mon clan, j'avais fini par lui demander un tête-à-tête vidant mon sac, en arrivant à bout, pleurant tout ce que je pouvais en pleurer. Je n'avais jamais évacué toute cette tristesse en moi, je n'avais jamais pu pleurer les morts que j'avais abandonné lâchement pour ma propre survie.

Entre temps, j'étais devenue la nouvelle dirigeante de Chugon. L'ancien passait le plus clair de son temps à m'aider à la direction. Ma nomination fut assez bien accueillie, le peuple me faisait confiance, j'étais devenue un exemple à suivre ici. J'avais refusé à plusieurs reprises préférant m'occuper des jeunes, leur prodiguant de nombreux conseils utiles pour devenir de valeureux guerriers. J'avais fini par accepter, ne voulant pas voir notre peuple craindre de redevenir de simples esclaves. Aujourd'hui, je suis devenue un chef assez accompli pour diriger notre peuple d'une main de velours dans un gant de fer. Les grottes sont devenues mon royaume et je ne suis clairement jamais perdue lorsque je me balade dans celles-ci. Quand sa Majesté doit passer, je suis l'une des premières à faire partie de la garde qui les accompagne sur notre territoire, il est un réel plaisir de l'accueil à chaque fois.